Les Rôles

**CoJo** Mer 26 Mai - 18:04

J'invite chacun à "poster" ses propres informations à la suite de cette liste; je ferai le tri et les liens...

Membres de la Compagnie:

Talvis: [1]
Vabre: [1]
Alésio Courbevois: [1]
La morgane: [1]
Maxzeronn / Ssiskeroth: [1]
Yorgarde: [1]
Céleste: [1]
Salven: [1]

Protagonistes:

Dorcène
Dame Algyria
Ragnär
Tendala
Algarade
Orvieta de Rochevent

Antagonistes:

Mélorne

Divers:

Sélène

**CoJo** Mer 26 Mai - 18:11

L'Enclave boucanière, là où résident les maîtres des mers de l'Harmonde! Mieux que quiconque, les boucaniers savent que les océans comprennent moult dangers. Plus rares sont ceux qui ont connaissance des périls dont recèlent les terres de ce royaume. L'intérieur du pays n'est que volcans, pics abrupts et ravines abyssales. Les séismes sont fréquents, dévoilant à l'occasion d'anciennes cités en ruines. Une chaine de collines de basse altitude tient place de frontière entre cette région hostile et les rivages du royaume. Ce sont dans ces Contreforts que veillent les Boucaniers des Lisières. Installés dans des fortins, les Liserins ont pour tâche de combattre les sanguinaires drakoniens qui rôdent dans l'arrière pays et de les y contenir. Ce faisant, ils sont garants de la sécurité du Royaume...

Maxzeronn Karioth, dit le Serpentaire.

Maxzeronn Karioth vit le jour dans les Contreforts de l'Enclave boucanière il y a quarante ans. Il était le fils du chef de Fort-Terrestre. On vantait l'opiniâtreté des solides gaillards qui vivaient dans cette place forte et Maxzeronn ne dérogeait pas à la règle. Il jouissait d'une constitution remarquable. Il fit des bordures et de leurs dangers son terrain de jeu dès son plus jeune âge. Son père était emplie de fierté à l'égard de ce digne héritier. L'enfant s'avéra être un parfait élève lorsqu'il apprit la chasse et le maniement des armes. Il devint rapidement un guerrier redoutable, à tel point qu'il tua son premier drakonien à seulement onze ans.
Tout juste adulte, Maxzeronn était déjà l'homme fort du village. Il mesurait presque cinq coudées de haut et cette stature colossale ne faisait qu'accentuer la fougue qui transparaissait de tout son être. Il était d'ailleurs trop impétueux aux dires de certains mais personne n'osait le lui faire remarquer. Le jeune homme était à l'image de l'arrière-pays qui l'avait vu naître; volcanique! Le fait d'être amené à devenir le chef du fortin ne l'empêchait pas de diriger des expéditions qui visaient à tuer toujours plus de drakoniens, se moquant bien du danger. En cela Maxzeronn s'acquittait parfaitement de sa tâche de chasseur. A la tête des meilleurs guerriers, il s'enfonçait plus loin dans l'intérieur des terres d'année en année.

A dire vrai, Maxzeronn Karioth était quelqu'un de renfrogné. Il se sentait trop "grand" pour se limiter aux seuls Contreforts de l'Enclave boucanière. L'homme aspirait avant tout à la liberté, celle de voyager selon son gré, mais son statut de successeur au titre du chef de Fort-Terrestre le lui refusait. Traquer et tuer les hommes-dragons était pour Maxzeronn le seul moyen d'apaiser la colère qui l'habitait sans cesse. Il y prenait même du plaisir et on l'appela bientôt le Serpentaire.
Du temps où il était encore adolescent, ce fut en cultivant cette cruauté que Maxzeronn se découvrit un don. Dans l'arrière-pays, on pouvait parfois voir des danseurs virevolter au dessus des failles ou entre les roches des montagnes qui, disait-on, recelaient de vestiges. La chance sourit au jeune Karioth le jour où il parvint à capturer l'une de ces petites créatures. Il eut tôt fait de malmener l'infortuné danseur, s'amusant des gestes torturés que ce petit être produisait sous le coup de la douleur. Loin d'inquiéter Maxzeronn, les étincelles magiques le fascinaient. Ainsi, face à cet enthousiasme, son père fit appel à un mystérieux membre du Cryptogramme-magicien. Ce dernier le fit rejoindre son Académie située non loin de Fort-Terrestre avec pour dessein d'en faire un Mage. Là encore, Maxzeronn s'avéra être un disciple brillant. Il assimila rapidement les arcanes du Trait noir ce qui l'amènerait à devenir un puissant Obscurantiste.

Malgré son jeune âge, celui qu'on appelait le Serpentaire était donc un jeune homme craint et respecté. Néanmoins, plus on lui prêtait de l'estime et plus Maxzeronn se sentait entravé par ses obligations. Il décida alors de se servir de sa notoriété au sein de Fort-Terrestre pour s'imposer davantage. Fort du respect qu'on lui témoignait, il invita les siens à reconsidérer leur statut au sein de l'Enclave boucanière: Pourquoi devaient-ils vivre dans ces montagnes austères alors que d'autres connaissaient le luxe dans les flotilles des rivages? La sécurité de ses privilégiés dépendaient des Liserins et ils leur en étaient à peine reconnaissant... En définitive, Maxzeronn comptait faire bouger les choses afin de s'acquitter de ses prochains devoirs de chef comme il l'entendait. D'ailleurs, cela n'alla pas sans poser problème à son père. Celui-ci arguait qu'il en allait des traditions et que c'était une question d'honneur pour les Boucaniers des Lisières que de veiller à ce qu'aucune menace n'émerge de l'arrière-pays. Il répétait avant tout qu'il ne fallait pas négliger le danger que représentaient les drakoniens. L'ironie du sort voulut qu'il meurt au combat la même année, tandis qu'il repoussait un assaut des dits hommes-dragons.
Ivre de rage, Maxzeronn se lança dans une expédition punitive. Il persuada la majorité des Liserins du fortin de le suivre, les ralliant à sa cause de sa seule détermination. Au cours d'une longue et périlleuse excursion, alors que le moral de ses hommes s'étiolait, il découvrit l'emplacement d'un repaire drakonien. C'était là que résidaient ces créatures sauvages, celle là même qui étaient à l'origine des raids sanglants que subissait Fort-Terrestre. Maxzeronn se mit en branle bien décidé à venger son père. Il assiégea la forteresse ennemie ! L'idée était folle et le Serpentaire tout autant. Soutenu par des Mages qui l'avaient accompagné, il déchaîna ses pouvoirs magiques sur ses adversaires. La surprise paya et plusieurs drakoniens périrent engloutis dans l'effondrement de leurs galeries tandis que les rescapés s'extirpaient des décombres. Cela galvanisa les Liserins qui se ruèrent sur ces derniers toutes armes dehors. Les combats qui s'en suivirent furent terribles mais, épaulés par de puissants Obscurantistes, les Boucaniers des Lisières l'emportèrent sur des ennemis pris au dépourvu. Moyennant de nombreux morts, les Liserins avaient remporté la bataille et les drakoniens n'étaient plus.

Maxzeronn succéda à son père l'année de ses vingt ans, devenant de ce fait le Maître-liserin de Fort-Terrestre. Ses nombreux faits d'armes face aux féroces drakoniens lui assurèrent le soutien inconditionnel de tous les habitants du fortin. Avec la menace des hommes-dragons écartée, le Serpentaire put se consacrer à ses ambitions. Tout allait changer. Ce n'était un secret pour personne que Maxzeronn n'appréciait guère la Hunette, et plus encore le conseil des Ancêtres qui la dirigeait. Il crachait sur l'Océane dont ils étaient garants, un système de lois censé régir l'Enclave boucanière. Il lui préférait la Flibuste, en vertu de quoi il rejoignit la Forbande.
Le premier fait de piraterie de Karioth fut d'improviser un phare au sommet d'une falaise, dans le but de tromper un navire de la Confrérie du Poulpe. Le bateau vint s'échouer sur les récifs où il fut assailli par les hommes de Fort-Terrestre. Les officiers furent tués, tout comme les marins qui refusèrent de devenir forbans. Maxzeronn récupéra le navire et forma ainsi son équipage. Il arpenta les côtes de l'Enclave durant les années qui suivirent et fut responsable de nombreuses attaques. Le Serpentaire était toutefois des plus discrets car personne ne survivait à ses abordages, si ce n'est ceux qui étaient prêt à le rejoindre. Cependant, même si la Hunette ne pouvait affirmer que Fort-Terrestre supportait la Forbande, le fortin devint sujet à une sombre réputation.

Trois ans s'étaient écoulés depuis que Maxzeronn avait pris la tête de Fort-Terrestre. Il était donc parvenu à concilier sa vie de pirate avec sa charge de Maître-liserin. Le personnage jouissait en outre d'une certaine réputation au sein de la Forbande. Toutefois, son caractère intransigeant n'était pas sans poser problème pour nombre de seigneurs pirates qui voyaient d'un mauvais œil le fait qu'un Mage ait un poste de commandement. Il était d'ailleurs avéré que son rôle de capitaine reposait plus sur la terreur qu'il inspirait que sur son savoir maritime. L'Obscurantiste était si redouté que plusieurs marins le quittèrent pour rejoindre d'autres forbans plus conciliants. Pour beaucoup, Maxzeronn s'adonnait à la piraterie sans autre but que celui d'en découdre. On le savait être une brute. Les conflits ne firent que s'envenimer pour le Serpentaire, et bientôt la rupture fut consommée. Son équipage se réduisit de façon significative, et seuls ses hommes les plus fidèles restèrent à ses côtés. Comme si cela ne suffisait pas, ce fut en cette période troublée que les drakoniens refirent parler d'eux.
Alors qu'il s'en retournait à Fort-Terrestre après plusieurs jours en mer, Maxzeronn Karioth retrouva le fortin en flammes. C'était là l'œuvre des drakoniens. Ils avaient attaqué peu avant son retour. L'endroit était entièrement saccagé et ses fortifications réduites à néant. Les palissades n'étaient plus que des tas de cendres et les édifices de pierres et de roches se retrouvaient en ruines. Les hommes-dragons avaient patiemment sapé la colline, le socle même de Fort-Terrestre, en creusant des galeries qui eurent raison des fondations de la cité. La plupart des Liserins avaient trouvé la mort sous les lames ennemies et d'autres avaient été fait prisonniers par ces monstres, notamment les femmes comme cela était déjà arrivé par le passé. Guidé par la rage, le Serpentaire rassembla ses hommes sans leur en laisser le choix, puis tous se lancèrent à la poursuite des drakoniens. Ces derniers se révélèrent être des survivants de la forteresse que Maxzerron avait détruite des années plus tôt. Tout était histoire de vengeance car, une fois enfoncés dans l'arrière-pays, les Boucaniers des Lisières tombèrent dans une embuscade. Les affrontements furent alors d'une rare violence. Le combat était mal engagé pour les Liserins mais, contre toute attente, la victoire leur revint une fois encore. Maxzeronn, tout à sa magie, avait laissé exploser la fureur qui l'habitait. Cette colère l'avait probablement sauvé, mais elle avait également condamné tous ses hommes à périr dans cette expédition suicidaire. Par le fait, sur la trentaine de boucaniers présents, seulement cinq d'entre eux survécurent au carnage. A cela venait s'ajouter les trop rares prisonniers qui avaient été libéré. On ne pouvait pas décemment dire que c'était une victoire, d'autant plus que ce tragique événement marqua la fin de Fort-Terrestre. En un sens, Maxzeronn était désormais libre de toutes contraintes mais cela n'était pas pour le réjouir, bien au contraire...

* * *

Ce triste épisode s'est déroulé il y a vingt ans maintenant. Aujourd'hui, on dit des ruines de Fort-Terrestre qu'elles sont maudites. Les derniers survivants ont depuis trouvé refuge auprès de l'Académie Obscurantiste nichée dans les Contreforts. Ils y ont construit un village troglodyte. C'est là ou il a été initié à la magie que Maxzeronn s'est longuement dédié à parfaire encore sa maîtrise du Trait noir. Il est resté ainsi reclus près d'une décennie. La destruction de Fort-Terrestre et la mort de la majorité des habitants dont il avait la charge a fait de lui un homme différent. C'est à ce prix qu'il est devenu moins prétentieux et plus réfléchi. Riche de cette nouvelle sagesse, il a fini par quitter sa retraite pour reprendre le cours de sa vie.
Ces dix dernières années, le Serpentaire a parcouru l'arrière-pays plus souvent que n'importe qui. Il a également servi au sein de nombreux navires de la Forbande en tant que mercenaire. A présent, son seul rôle se résume à sa qualité de Mage et à la terreur qu'il fait régner si besoin est. Il lui est aussi arrivé à maints occasions de remplir des contrats « terrestres », toujours dans le but d'être grassement payer. Certains disent qu'il amoncelle ses butins pour subvenir aux besoins des rescapés de Fort-Terrestre et pour reconstruire ce qu'il a perdu. D'autres encore avancent que Maxzeronn n'a plus le moindre espoir et qu'il vit aujourd'hui avec la violence pour seul projet. Ce qui est sûr, c'est qu'on ne parle pas du Serpentaire en sa présence. Il y a une rumeur en particulier qui semble raviver la hargne qui couve en lui. Cela concerne une jeune femme dont il s'était épris et qui serait bien malgré elle à l'origine de la destruction de Fort-Terrestre. Tout le monde se souvient du pauvre fou qui a osé aborder le sujet avec le principal intéressé et qui aujourd'hui est muet !

Dernièrement, Maxzeronn Karioth s'est mis en tête d'arpenter l'Harmonde. Plus taciturne que jamais, il est le seul à connaître les raisons qui l'ont poussé à entamer ce périple...

En vérité, Maxzeronn Karioth est mort il y a bien longtemps...

Le Serpentaire a été tué il y a vingt ans lorsqu'il s'était mis en tête de traquer les drakoniens qui venaient de détruire Fort-Terrestre. Dès lors, il avait signé son arrêt de mort et le piège se referma sans plus tarder. Celui qui était à l'origine de ce traquenard se nommait Ssiskeroth, et il était le chef des Drakoniens. Au cours d'un combat harassant, il tua le Mage de ses propres mains. Usant du don de son peuple pour la métamorphose, il prit alors les traits de sa victime pour devenir Maxzeronn Karioth. Il s'était littéralement accaparé le personnage puisque la supercherie est toujours d'actualité vingt ans plus tard. Mais pour combien de temps encore ? Le drakonien pourrait éclaircir bien des mystères à son sujet s'il n'était pas subitement devenu amnésique !

Ssiskeroth sait qu'il est né dans la forteresse drakoniene de Braseroche, située dans l'arrière-pays de l'Enclave boucanière. Il se souvient que c'était autrefois un haut-lieu pour le peuple, mais sa réputation n'a cessé de s'étioler au fil du temps. Les dangers du territoire hostile dans lequel vivent les drakoniens sont nombreux, à l'image des séismes qui ébranlent les montagnes. A cela s'ajoutent les boucaniers des Lisières. Ils représentent un obstacle de taille et sont de féroces adversaires. Il leur est même arrivé dans le passé d'attaquer la forteresse, sans compter qu'ils défendent chèrement leur femmes qui sont hélas indispensables à l'essor du peuple. Enfin, le pire est arrivé il y a dix ans lorsque Sombrageux, le dragon dont dépendait la progéniture des drakoniens, sombra dans un profond sommeil suite au décès de son Inspiratrice. Dès lors, tout alla de mal en pis pour Braseroche qui aujourd'hui ne comprend plus que trois clans.

Ssiskeroth était à la tête d'un de ces clans, probablement le plus important de la forteresse. Né Dominant, on lui prêtait un destin exceptionnel. Tous le respectait et on lui devait les succès que Braseroche connut ces dernières années. Contre vents et marées, il maintenait la communauté à flots. Il remporta de nombreux victoires en parvenant à infiltrer les Liserins et plus encore. La forteresse de Braseroche se relevait lentement mais surement. C'est probablement ses nombreux faits d'armes qui firent que ses semblables l'épargnèrent suite aux derniers évènements...

A la suite d'une importante victoire due à l'initiative de Ssiskeroth (à savoir une rafle conséquente sur Fort-Franc, la place forte humaine la plus importante des Contreforts), le culte Vespéral décida de faire de lui un sang pur. Sans surprise, il accepta cet immense honneur. Bazylysssk, le maître de l'Ecaille, prépara ainsi le breuvage qui allait opérer sa mue. La cérémonie eut lieu mais les réjouissances tournèrent cours. Quelques jours plus tard, quand Ssiskeroth s'extirpa du cocon qui s'était formé, le changement qui avait eut lieu n'était pas celui escompté. Il avait bien la stature d'un empairass mais ses écailles elles étaient devenues rouges. Il s'avéra qu'il venait de passer sous le giron de la Dame de l'été. Il était devenu un « enfant de l'Aube ».
Ce coup de théâtre agita la forteresse pendant des jours. Certains disaient qu'il fallait tuer l'abomination que Ssiskeroth était devenu mais la plupart s'y opposait tant il respectait leur ancien chef. Ces derniers souhaitaient en savoir plus avant de prendre une quelconque décision. Ils apprirent bientôt que le cas de Ssiskeroth n'était pas isolé et que d'autres étaient dans sa situation. Il leur fut révélé que n'importe lequel d'entre eux pouvaient rejoindre l'Eté s'il le souhaitait, afin de se soustraire à l'influence du Masque. C'est Squalmis qui le leur appris. Ce drakonien lui aussi originaire de Braseroche n'avait pas donné signe de vie depuis longtemps mais il venait de réapparaître. Il en savait autant car il était à l'origine de ce qui se tramait. Il avait lui-même demandé à la Dame de l'été d'accueillir son peuple !

Tous ces évènements furent à l'origine de débats houleux et même violents. Au cœur de cette agitation, Squalmis alla trouver Ssiskeroth qui s'était isolé dans les sous-terrains de la forteresse. Il lui expliqua alors qu'il était un Inspiré, tout comme lui, et ce que cela impliquait. Il fallait combattre le Masque et qui mieux que leur peuple pouvait le faire ? Celui qui avait trompé la Dame de l'automne serait trompé à son tour... La dame de l'été les avait libéré du joug du Maître du Semblant, d'où l'amnésie qui imposait aux élus d'oublier ce qu'ils avaient fait par le passé. Ssiskeroth comprenait qu'il avait été un dominant important auparavant, mais Squalmis lui expliqua alors qu'il pouvait dorénavant agir non pas pour une seule forteresse mais pour tout le peuple drakonien !
Le même jour, Ssiskeroth tomba nez à nez avec Ssismiss, l'ancien des prêtres tectones. Il était rare que ce personnage estimé quitte la tanière du Fidèle Sombrageux situé à plusieurs lieues de la forteresse. Le vieux drakonien était la sérénité incarnée, et il trouva les mots justes pour préparer Ssiskeroth aux épreuves que son avenir lui réservait. Ssismisss lui rappela notamment qu'il n'avait jamais rechigné à se confronter à l'adversité pour le bien de son peuple. Le poids du changement ne devait pas l'effrayer, c'était là l'une des vertus de l'Ecaille.

Avant que le situation ne dégénère plus avant, Ssiskeroth finit par quitter Braseroche en compagnie de Squalmis et de quelques drakoniens qui avait choisi de les rejoindre. Ils furent déclaré renégats. Tous ensemble, ils allaient passer les prochains mois à parcourir les monts Drakoniens de forteresse en forteresse pour tenter de convaincre leur frères de quitter la Dame de l'Automne et son amant.

Bien que l'accueil ait souvent été hostile et le succès rarement au rendez-vous, les enfants de l'Aube n'en démordent pas aujourd'hui encore.

***

Finalement, Ssiskeroth a finit par de quitter l'expédition de Squalmis. En tant qu'Inspiré, il se devait de suivre son propre chemin. Toujours sous l'identité du Serpentaire dont il adopte les traits avec aisance, il se rendit donc dans la ville de Péloran en Janrénie où l'attendait un satyre du nom de Dorcène. Ce dernier est une connaissance de Squalmis. Il rencontra également une morgane elle aussi Inspiré qu'il avait connut par le passé, bien qu'il n'en ait pas souvenirs. Ensemble, ils vont ensuite rejoindre d'autres défenseurs de l'Inspriration avec qui ils apprendront à « attiser » leur flamme. Tout comme la morgane, Ssiskeroth dut cacher sa véritable nature tant son décan est craint. Il ne tiendra qu'à lui de montrer à ses compagnons de route jusqu'à quel point il peut leur être utile... voir même indispensable.

**CoJo** Mer 26 Mai - 18:48

... idem pour celui-là!

Spoiler:

**CoJo** Mer 23 Juin - 22:18

Mise à jour du back du personnage Max/Ssis

Je constate que celui des autres membres de la Cie est bien vide. Razz

eldesh Mer 23 Juin - 23:35

Il y a de nombreuses années eut lieu l'heureuse rencontre d'un séduisant courtisan et d'une belle jeune femme. Celle-ci n'était autre que la princesse de Tslana, la capitale des Communes princières. Sa fraicheur voulait qu'elle soit encore trop candide pour s'adonner au sombre jeu de la politique des Cités-États. Ainsi, elle se consacrait seulement à son éducation riche de connaissance diverses et variées. Quand son père le Prince jugea qu'elle était en âge de se marier pour servir à quelques influences, la demoiselle assista avec dévotion à un cortège de prétendants de haute condition. Elle rencontra alors un ravissant jeune homme qui se présenta à la cour sans même faire part d'un quelconque noble lignage, et étranger de surcroît. Cet insolent s'en tira à bon compte. Au moyen d'une incroyable éloquence, il convainquit le Prince de lui pardonner cet affront. Mais le sort en était jeté, car bientôt le cœur de la ravissante jouvencelle ne battait déjà plus que pour ce troublant courtisan. L'amour oblige, les deux jeunes gens parvinrent à se rencontrer sous peu. Leur rendez-vous avaient lieu à l'insu des précepteurs comme des gardes du palais, mais la vérité ne tarda pas à éclater. Il était toutefois trop tard puisque la princesse avait fait don de son innocence à cet amant envoûtant. L'histoire dit que la colère du Prince fut monumentale. Il ordonna à ses meilleurs gardes de s'occuper du bellâtre qu'on ne revit jamais plus. Quant à la princesse, il s'en détourna pour mieux se consacrer à ses filles cadettes. La jeune femme fut donc condamnée par son père à vivre recluse hors de la cour, avec pour seul compagnon le souvenir de son regretté bien-aimé. On ne devait plus jamais entendre parler de cette triste histoire...

Une personne si belle qu'on ne peut la nommer.

Quelques mois plus tard, à Sasmiyana, un couple recueillait un nourrisson. Une petite fille qu'ils nommèrent Sélènia. Les Verdor étaient des apothicaires originaires de la Marche Modéhenne. Forts de leur talent d'herboriste, les époux avaient gagné les Communes princières pour s'y enrichir et y vivre décemment. Mais aussi grande serait leur réussite, aucune richesse ne pouvait racheter le fait qu'ils étaient incapables d'avoir de rejeton. A ce titre, Sélènia fut donc pour eux un don des Muses. On pouvait d'ailleurs le croire tant la beauté de cette enfant était époustouflante. Du reste, elle reçut une parfaite éducation de ces parents aimants et érudits en bien des domaines.
Fillette, Sélènia aimait à observer son père et sa mère tandis qu'ils réalisaient de nombreuses décoctions et autres potions. Les clients se faisaient plus nombreux d'année en année. Aussi, les Verdor ne tardèrent pas à initier leur fille au métier d'herboriste. Elle se révéla être une parfaite apprentie, avec une aisance toute particulière pour la préparation des poisons et des antidotes. La petite apprit au plus vite les arcanes de la profession, pour le plus grand plaisir de ses parents. A dix ans seulement, Sélènia était déjà une herboriste accomplie. Pour satisfaire la curiosité de son enfant, le père Verdor lui fit part d'un pouvoir nébuleux : l'Alchemie. Il lui présenta cette discipline comme étant une quête perpétuelle, une science et une philosophie à part entière, un art à base d'Eclats. Ses pratiquants, loin de l'alchimie de foire, explorent les secrets de l'Harmonde en leur soif de savoir. Voilà donc à quoi fut rompue la jeune Sélènia durant son adolescence. La boutique familiale était prestigieuse et les affaires prospéraient tandis que les années se succédaient les unes aux autres. Tout allait pour le mieux.

Jusqu'alors, les Verdor s'étaient arrangés des jolis cœurs qui avaient souhaité rencontrer leur fille dont on vantait la splendeur. Heureusement Sélènia n'avait que faire de ces badinages, et les sourires radieux qu'elle adressait aux hommes n'avaient d'autre but que de servir les ventes de la boutique. Elle était toute à ses études d'apothicaire et d'alchemiste. Mais l'âge aidant, cela changea avec son quinzième anniversaire. Peu avant l'automne de cette même année, la demoiselle fit la rencontre d'un fringuant jeune homme venu quérir un remède pour sa mère. Au premier regard, la passion gagna le cœur de ces deux jeunes adultes qui ne tardèrent pas à se revoir. Volyan Seenxi de Sasmiyana, tel était son nom. Il se trouvait être l'héritier d'Arkadian Seenxi de Sasmiyana, le Prince de la cité en personne. Inutile de préciser que ce dernier ne fut pas ravi d'apprendre que son fils s'était entiché d'une fille de marchand. L'amour est un péché pour les Princéens, et un futur Prince ne pouvait se permettre pareille faiblesse. Arkadian intima donc à son fils de cesser cette relation avant qu'elle ne commence, mais rien n'y fit. Le jeune homme était éperdument amoureux et il en allait de même pour Sélènia. Quant à ses parents, ils savaient qu'elle voyait quelqu'un tout en ignorant de qui il s'agissait exactement. Bien qu'intrigués, ils se réjouirent avant tout du bonheur de leur fille. Quelle ne fut pas leur surprise lorsque les gardes du palais vinrent les trouver...
Les tête-à-tête des deux jeunes tourtereaux se faisaient de plus en plus fréquent. Ils finirent par s'absenter plusieurs jours, transportés qu'ils étaient par une passion dévorante. Lorsque Sélènia retourna enfin chez elle, elle ne trouva qu'une boutique vide et mise à sac. Face à l'entêtement de son fils, le Prince Arkadian avait décidé de sévir. Il fit donc emprisonné sans aucun ménagement les parents de cette « ribaude ». En apprenant cela, le cœur de la jeune femme fut comme brisé. La chaleur de l'amour qui l'habitait jusqu'à présent s'éclipsa alors pour mieux révéler sa véritable nature de morgane !

Dès lors, Sélènia ne ressentit qu'un grand vide en elle. Elle n'éprouvait plus rien pour le jeune Volyan qui en fut terriblement accablé, d'autant plus qu'elle le tenait pour responsable des acte de son père. Bientôt, le jeune homme serait encore plus désemparé devant le comportement de sa belle. Dans le but de revoir ses parents coûte que coûte, et habitée par la vengeance, la morgane qui s'ignorait encore se mit ainsi en tête de séduire le Prince Arkadian lui-même. Contre toute attente, ce haut personnage lui accorda audience. Il eut tôt fait de se laisser emporter par les charmes de cette sublime créature, mais la nature de celle-ci fit qu'elle tomba également amoureuse. Bien malgré elle, il avait fallut que son cœur dorénavant gelé trouve un soupçon de chaleur auprès de l'homme qui avait fait ses parents prisonniers. Sa mère était d'ailleurs morte dans les geôles du palais et bien qu'il ait été libéré, son père succomba lui aussi aux mauvais traitements qu'il avait subi. Les talents d'herboriste de Sélènia ne purent le sauver et, tel un ultime coup du sort, il apprit juste avant de mourir que sa fille s'était éprise de leur tortionnaire.
La jeune morgane pleurait ses parents. Elle était accablé par l'amour qu'elle portait au Prince de Sasmiyana et qui étouffait en elle la haine qu'il méritait assurément. Mais cette tristesse douce amère ne devait pas durer bien longtemps. A la fin de l'automne, lors du carnaval annuel, Volyan réapparut. Ivre de colère, il défia son père dans l'espoir de regagner l'amour de celle qu'il aimait furieusement. En plein cœur des festivités éclata alors un terrible duel entre ces deux sorciers du Cercle Écarlate. Le Prince Arkadian était bien plus puissant et il l'emporta donc sur son fils. Il ne put cependant se résoudre à le tuer, et tandis qu'il lui tendait une main secourable pour mettre fin à cet affrontement insensé, son héritier le poignarda à mort ! Face à l'horreur du parricide qu'il venait de commettre, Volyan disparu. De son côté, Sélènia avait assisté à cette scène sans ciller. A sa plus grande joie, il s'avéra que la mort d'Arkadian l'avait comme libéré de ses sentiments amoureux. Penché sur le corps ensanglanté du Prince, la morgane ne ressentait rien outre une certaine satisfaction. Elle ne put se réjouir davantage car la garde princière s'empara d'elle sans plus tarder.

Jugé à juste titre responsable du Drame qui s'était jouer, Sélènia devint l'esclave de la veuve du Prince. Plus vengeresse que jamais, celle-ci lui fit subir les pires outrages, allant jusqu'à la confier aux bon soins de démons charnels. De fait, cette femme acariâtre se moquait bien d'avoir à baisser la valeur de cette marchandise qui avait d'ores et déjà trouvé preneur. Les charmes de la captive furent immanquablement monnayés à prix d'or. L'acheteur se trouvait être un ambassadeur boucanier qui souhaitait faire don de son acquisition à un puissant armateur de la Hunette. Ce dernier était réputé pour ses travers cruels et libidineux, une mauvaise réputation dont se délectait l'épouse de feu Arkadian.
Près d'un mois s'était écoulé depuis la mort du Prince de Sasmiyana quand Sélènia prit la mer pour rejoindre l'Enclave boucanière. Après tous les sévices qu'elle avait enduré, elle n'avait plus la moindre once de volonté. Elle s'était résignée à n'être plus que l'esclave des désirs de son propriétaire. Les vagues s'écrasaient lentement sur la coque du navire, et avec elles grandissait alors un sentiment de langueur dans le cœur de la jeune morgane. C'était une cage doré qui l'attendait au bout de ce voyage dans la vaste demeure de l'armateur. Heureusement, ce n'était pas son destin que de finir ainsi.

Par une nuit sans lune, le navire qui rapprochait doucement Sélènia de son funeste sort fut abordé par un vaisseau pirate. A la suite d'un long combat, les forbans remportèrent la victoire. Ils passèrent par le fil de l'épée tous les survivants de l'équipage adverse et pillèrent les richesses qui se trouvaient à bord, esclaves compris. Ils coulèrent ensuite le bateau. Sélènia s'attendait à simplement changer de mains mais, à sa plus grande surprise, on lui rendit la liberté. Il y avait une femme appelée Gentillesse parmi les pirates. Non contente d'ôter les chaînes de la jeune captive, celle-ci lui révéla également sa nature d'automnin. Elle aussi se trouvait être une morgane, et elle allait devenir son éducatrice.
Sous l'égide de Gentillesse commença alors pour Sélènia une longue période d'apprentissage. L'éducatrice lui expliqua comment, sous couvert de luttes politiques, elle avait poussé tous ces forbans à attaquer le navire grâce à ses seuls charmes. L'abordage avait en réalité pour unique but de la libérer. Elle enseigna donc à la jeune morgane comment user de sa beauté pour faire de même. Enfin, Gentillesse lui narra l'histoire de leur saison et plus particulièrement celle de leur décan et des dangers qui les guettaient (c.f codex des Automnins). Sans le savoir, Sélènia avait échappé de justesse à une haruspice en quittant les Communes princières. Elle comprit alors qu'il était primordial de changer de nom, comme le lui inculqua sa tutrice. Elle apprit de surcroît que la cité maudite d'Albandisse était enfouie quelque part dans les terres de l'Enclave Boucanière. C'était probablement là la raison de la lassitude qui l'avait gagné lorsqu'elle était encore à fond de cale. Ainsi, celle qui ne s'appelait déjà plus Sélènia embrassa sa nouvelle vie au sein même du royaume le plus redouté des morganes.

A sa libération, Sélènia avait également fait la connaissance d'un drakonien du nom de Ssiskeroth. Sous les traits d'un boucanier, ce frère saisonin escortait Gentillesse en qualité de garde du corps. Ils avaient infiltré ensemble la Forbande de l'Enclave boucanière, la première dans le but d'étendre ses contacts au delà du royaume et le second pour approcher les humains qui menaçaient les siens. Même si Sélènia ignorait ce qui liait véritablement son éducatrice à ce drakonien, elle les rejoignit dans leur effort de sabotage. C'était là une mise en pratique de ses enseignements. En substance, il fallait discrètement semer les graines de la discorde parmi les boucaniers. Dès lors les morganes firent de ses hommes leur terrain de jeu durant plusieurs semaines, s'employant à les noyer dans un flot de sentiments contradictoires.
Les forbans avaient pour port une crique située dans les contreforts de l'Enclave, d'où on pouvait remonter une rivière pour gagner un fortin nommé Fort-Terrestre. Il n'était pas rare que ces boucaniers s'aventurent en nombre dans les montagnes pour traquer les drakoniens qui y vivaient. A leur tête se trouvait un jeune mage des plus fougueux, une fougue qui ne le protégea pas des charmes de Sélènia. Il fut facile pour la jeune morgane de faire de cet homme l'esclave de sa beauté envoûtante. Aussi, l'amoureux se précipita à la rescousse de sa bien-aimée lorsqu'elle fut « enlevée » par des drakoniens. Tout à sa vaillance, il négligea le fait que ses troupes se trouvaient réduites en raison de récentes querelles intestines, et c'est ainsi qu'il se fit piéger. Assurément, c'était là un traquenard à l'initiative de Ssiskeroth qui entendait prévenir tous les dangers que sa forteresse pouvait encourir. L'embuscade eut raison des boucaniers et aucuns n'en réchappèrent. Pourtant une demi-dizaine d'hommes s'en retourna au port. Il s'agissait là de plusieurs drakoniens qui s'étaient substitués à leurs victimes. Quant à Ssiskeroth, il revêtit l'identité du jeune mage qu'il avait tué de ses propres mains...

Le couple de morganes enchanteresses reprit la route, et leur périple les conduisit au travers de nombreux royaumes. Elles restèrent ensemble toute une année durant, période au cours de laquelle l'enseignante confia à sa protégée qu'elle avait cru reconnaître en elle leur Reine disparue lors de leur première rencontre. Elle lui raconta alors que les éducatrices parcouraient l'Harmonde non seulement pour éduquer les futures morganes, mais aussi dans l'espoir de retrouver Morkanelle. Seul celle qui avait livré ses filles à Vitrance pouvait aussi les lui reprendre, tel était l'avis des membres les plus éclairées du peuple morganin. L'histoire voulait qu'à chaque siècle, la Reine meurt pour se réincarner inévitablement parmi les morganes de l'Harmonde. Il fallait donc la retrouver avant les haruspices, c'était là la quête à laquelle se vouaient les éducatrices. Sélènia avait laissé place à une morgane passionnée et ce fut donc sans surprise qu'elle décida de rejoindre l'ordre. Elle en rencontra plusieurs représentantes qui eurent tôt fait d'accepter son concours. Il lui fut confié un corbeau et un renard dressés, figures de l'ordre et agents de l'Automne, ce qui fit ainsi d'elle une éducatrice.
Devenue indépendante, la jeune morgane se consacrait toute entière à sa tâche. Elle s'avéra rapidement être une parfaite éducatrice, révélant la nature de plusieurs de ses sœurs durant près de vingt ans. Pour ce faire, elle visita notamment les cours des royaumes d'Urguemand ou encore de Janrénie, tantôt dans l'ombre et tantôt dans la lumière... Elle retourna même dans les Communes princières, en évitant toutefois de rallier l'Est du royaume. Elle chercha en vain à retrouver sa génitrice, sans rien découvrir si ce n'est d'autres morganes à secourir... Elle voyagea dans l'Empire de Keshe et se délecta des vins exaltants qu'elle y trouva. Elle fit là-bas la rencontre de précieux alliés en la confrérie des danseuses aux sept voiles... Ses pas la menèrent également dans les Terres veuves où elle échappa de peu à la mort grâce au secours inespéré d'une méduse... Au cours de ses péripéties, elle se fit encore bien des compagnons en usant de ses charmes. Parmi ceux-ci figurait un alchemiste transit d'amour qui lui livra les secrets de la marche harmonique... Elle se prit aussi d'amitié pour un certain Dorcène, un satyre qui demeura longtemps à ses côtés. Le saisonin l'initia au cistre, ce qui ne fit que parfaire l'envoûtante séductrice qu'elle était déjà... Autant d'aventures qui virent la jeune morgane briller en de nombreuses occasions.

* * *

Ces derniers temps, l'éducatrice en est venue à douter. Cela fait bientôt vingt ans qu'elle se consacre à la recherche de la Reine Morkanelle et rien, pas la moindre avancée ! En revanche, de nombreuses morganes périssent toujours sous les crocs des haruspices. Tous les démons l'épouvante en ce qui la concerne, d'où son extrême prudence qui lui vaut de n'avoir jamais été rattrapé par ces créatures. Toujours est-il que celle qui s'appelle à présent Carmélio, en raison de l'aspect masculin qu'elle a adopté, s'interroge sur le bien-fondé de sa quête. Quand bien même trouverait-elle Morkanelle, la confier aux bon soins du Masque ne lui semble pas être la solution. L'éternel la délivrerait de l'influence de Vitrance certes, mais le peuple morganin deviendrait l'esclave du Maître du Semblant en retour. A quoi bon échanger des chaînes contre des fers ? Pour autant, l'éducatrice n'a pas fait part de ses doutes à ses consœurs car elle sait que la majorité d'entre elles tient le Masque pour père. L'histoire ne dit-elle pas pourtant qu'il a trompé leur Dame ?
Heureusement, une lumière est venue éclairer les pensées mélancoliques de Carmélio. Il y a peu, il s'est rendue à Lorum en Janrénie pour retrouver son ami Dorcène qui l'y attendait. Loin de leur habituelles festivités, le satyre a jugé qu'il était temps qu'il connaisse la vérité. Il a alors révélé à l'éducatrice son statut d'Inspiré. Dorcène lui a expliqué qu'il était son parrain puis il lui a fait part en détails des enjeux de la lutte qui les opposent à la Menace. A cet instant, tout est devenu limpide pour Carmélio. L'inspiration lui octroie un libre arbitre dont ses sœurs ne bénéficient pas face au Masque qui n'est autre que l'Ennemi. Dans la Flamme réside la solution pour sauver le peuple morganin. Quand il trouvera Morkanelle, il fera en sorte que celle-ci devienne une Inspiré et leur Reine sera ainsi libérée de toute servitude ! Enfin, l'espoir a regagné le cœur de l'éducatrice.

Aujourd'hui Carmélio se trouve à Péloran, toujours en Janrénie. En compagnie de Dorcène, il attend l'arrivée d'une vieille connaissance. Le drakonien Ssiskeroth va les rejoindre. Il s'avère qu'il est lui aussi un porteur de Flamme. Ssiskeroth affiche toujours les traits du Mage qu'il a tué il y a bien longtemps, mais il serait toutefois devenu amnésique suite à de récents évènements... Dorcène tient à ce qu'ils se rencontrent au plus vite car ils vont devoir s'épauler. Tous deux seront amenés à rencontrer d'autres Inspirés incessamment sous peu, mais le fait qu'ils soient des automnins ne va pas les y aider. Étrangement, il va donc leur falloir dissimuler leur véritable nature pour gagner plus aisément la confiance de leur futurs compagnons d'armes. A l'avenir, c'est une lutte acharnée pour servir l'Inspiration qui les attend, avec pour Ennemi le Masque en personne dont ils sont pourtant les enfants...