Histoire d'une renaissance

Une conscience s'éveille. Des vrombissement sourds retentissent faiblement dans l'esprit du sujet. Il prend tout juste connaissance de son corps, sa lourdeur... Les sons n'ont de cesse de retentir, n'engendrant que douleur; c'est alors qu'une lueur intermittente rouge lui déchire les yeux. Par réflexe, sa main se lève... ce mouvement lui paraît d'une lenteur phénoménale... elle heurte une surface solide, ajoutant davantage à la douleur incessante.

Enfin, Chronos réponds à ses muettes suppliques, le temps s'accélère.

L'environnement du sujet demeure flou dans l'écarlate pénombre, cependant son corps tout entier se révèle à son esprit embrumé; un tube s'extirpe de son œsophage, une vitre s'abaisse le libérant du liquide amniotique. Il tombe à genoux, nu, sur un sol métallique et glacial. Ses poumons savourent la brûlure de l'air si avidement désiré.

Des secousses manquent de finir de l'ébranler mais le sujet se redresse, déterminé:

Il a été réveillé pour une raison... qu'il a oublié... comment est-ce donc arrivé...

Les cahotements familiers indiquent au sujet qu'il se trouve à bord d'un vaisseau spatial. Il sait que le coffre métallique qui vient de se présenter à lui contient sa combinaison et son arsenal. Il sait se servir de tout cela, ou à peu près du moins. Rien d'alarmant, cela lui reviendra en temps et en heure, ou bien son coadjuteur le lui rappellera... Le sujet sait que ce dernier aurait du se trouver là à son réveil. Aucune assistance?

Le doute s'installe...
Peu importe, il s'équipe alors que la lueur rouge des lanternes de secours est remplacé par celle bleutée des néons principaux. Dans la pièce, seul son caisson numéroté est ouvert. Contemplant le numéro, son nom lui revient.

"Phase d'amarrage initialisée" annonce alors les haut-parleurs d'une voix masculine mais pourtant dénué d'âme.

Une alarme retentit dans son esprit, il doit quitter la pièce, s'engageant alors dans le sas adjacent, il rejoint trois autres membres de mésaventures apparemment aussi décontenancé que lui.

Les numéros 13, 21, 69 et 98, comme l'indiquent leurs combinaisons respectives se font faces quelques instants, béats. Puis un instinct se met en route... après de courtes présentations, les sujets, rejoignent une salle vraisemblablement de contrôle. Les écrans holographiques en réalité augmenté leur laissent entrevoir le vide spatial et la planète aride sur laquelle ils s’apprêtent à amarrer.

L'entrée en atmosphère se fait sans douceur, manquant de les projeter au sol... visiblement le vaisseau se dirige vers une colonie désuète de prime abord...